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Bétail s'abreuvant à un ruisseau par Philipp Peter Roos

Découvrez pourquoi ce peintre d'animaux a été surnommé "Mercurius"

Présentation de l'oeuvre

Philipp Peter Roos (1657-1706), Bétail s'abreuvant à un ruisseau. Huile sur toile, 239 x 128 cm. Château de Champs-sur-Marne

© Hervé Lewandowski / CMN

Philipp Peter Roos est un artiste peintre et graveur allemand, surnommé « Rosa di Tivoli », car il s’y établit vers 1684. Il s’achète une maison que ses amis appellent « l'Arche de Noé » : il achète en effet de nombreux animaux qu’il étudie scrupuleusement par des dessins et des peintures. C’est d’ailleurs grâce à sa parfaite imitation de la nature qu’il devient le peintre d’animaux le plus connu de son temps.

Philipp Peter Roos part étudier à Rome dès l’âge de vingt ans, grâce à une bourse que le landgrave Ernst von Hessen-Kassel lui accorde en 1677. En Italie, Roos travaille dans l'atelier du peintre Giacinto Brandi et vit en exécutant de petits paysages destinés aux touristes. Dans ses compositions toute l'attention est focalisée sur les animaux dépeints dans des poses les plus diverses.

En raison de sa technique virtuose et rapide, son surnom au sein du « Schildersbent », l'association des peintres du Nord de Hollande, de Flandre et d'Allemagne à Rome, est « Mercurius ».  Les membres du Schildersben, société de peintres fondée en 1623 ou vers 1623, sont tous actifs à Rome et sont appelé les « Bentvueghels » (« groupe d'oiseaux »). L’association est vite connue pour ses réunions plutôt conviviales, au point qu'en 1720 cette joyeuse société est interdite par décret pontifical car trop de fêtes se sont terminées dans le plus grand désordre.

Philipp Peter Roos fait partie de la troisième génération de peintres venus du Nord pour peindre en Italie dans le dernier quart du XVIIe siècle. Si dans la première génération (Cornelis van Poelenburgh, Bartholomeus Breenbergh et Pieter van Laer, vers 1620-1630), on ne note pas de pas de différence entre la production artistique faite à Rome ou au pays, la deuxième génération (Jan Both, Jan Asselijn, Nicolaes Berchem, Jan Baptist Weenix, Adam Pynacker et Karel Dujardin, à partir de 1640) se singularise, puis la troisième génération (Johannes Glauber, Jan-Frans van Bloemen et Hendrick van Lint) s’installe définitivement à Rome, sans retourner dans leur pays d'origine.

Selon Arnold Houbraken (Groote Schouburgh der nederlantsche Konstschilders, 1719), Philipp Peter Roos peint une très grande quantité de tableaux, qu’il n'a presque jamais signé ni daté, ce qui rend difficile l'établissement d'une chronologie de ses œuvres. Le spécialiste de l’artiste (Hermann Jedding, Johann Heinrich Roos, 1998, p. 191-228), pense que Philipp Peter Roos a commencé par peindre de petites toiles avec peu d'animaux dans les années 1680, puis évolue vers des peintures de plus grandes dimensions avec plus de bétail et un berger vers 1690. Enfin, vers la fin de sa vie, il exécute de vastes toiles, parfois de plus de deux mètres de large, paysages panoramiques avec des animaux, ajoutant parfois des chevaux entassés ou un seul bœuf.

La paire de toiles exposée château de Champs-sur-Marne relève de cette production décorative monumentale, vers 1700. Thématiquement, les deux tableaux avec moutons, chèvres et bœuf se rapprochent des œuvres exécutées vers 1690-95, comme il en passe régulièrement en vente publique.

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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