Incontournable
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Venez découvrir, parcourir ou simplement contempler le parc du château et ses 85 hectares de nature, composés d'allées à la française, de bassins et de sculptures, mais aussi de bois et de prairies !
Le château de Champs-sur-Marne est construit au début du XVIIIe siècle au milieu d’un domaine de plus de 600 hectares constitué de bois, de vergers, de potagers, de terres agricoles ou encore de fermes. C’est avant tout un domaine qui doit « rapporter » à son propriétaire.
Mais ce n’est pas tout ! Le domaine de Champs-sur-Marne dispose de deux fermes et de plusieurs centaines d’hectares de prés, pâtures et terres agricoles qui offrent volailles, œufs, produits laitiers et céréales.
Le jardin de plaisance ou de propreté, ainsi que le nomme A.J Dezallier d’Argenville, ne représente qu’une petite partie de ce vaste domaine, il se doit d’afficher, au XVIIIe siècle, la magnificence de son propriétaire.
Le jardin de plaisance élaboré autour du château est créé au début du XVIIIe siècle par Claude Desgots (1658-1732) neveu du fameux Le Nôtre, jardinier du roi Louis XIV.
C’est un jardin qui joue avec tous les codes établis par ce grand jardinier : un axe central avec un jeu de perspective où les bassins créaient un trompe l’œil, et qui porte votre regard au-delà même de sa perspective ! Le jardin régulier s'organise autour d’un parterre de broderies, bosquets intimes et fleuris, sculptures…. C’est un jardin fait pour magnifier le château.
Lorsque la famille Cahen d’Anvers rachète le domaine en 1895, le parc n’est plus en grande forme ! Le jardin à l'anglaise, laissé pendant un temps à l'abandon, est à repenser entièrement.
Les propriétaires font alors appel aux célèbres architectes paysagistes Henri et Achille Duchêne, connus pour avoir travaillé pour les plus grandes familles et dans les parcs les plus célèbres partout dans le monde.
Ces derniers créent un genre nouveau : le jardin mixte, composé à la fois d’un jardin régulier ou « jardin à la française » et d’un jardin anglais.
Il marque la volonté des derniers propriétaires privés de s'inscrire dans la tradition du modèle versaillais : depuis la terrasse côté jardin, Henri Duchêne va retrouver une grande perspective de 900 mètres de long et qui descend jusqu’à la Marne. On retrouve ainsi les jalons du jardin d’autrefois !
Empruntez l’allée centrale, et dirigez-vous vers le bassin de Scylla, cette jeune nymphe transformée en monstre marin. Entourée de loups hurlants et de serpents crachant, il faut bien avouer que cette sculpture de plomb est particulièrement effrayante et pourtant si belle dans son désarroi ! Elle aurait été dessinée par Charles Lebrun au XVIIe siècle, peut-être pour un bassin Versaillais.
Observez les broderies de buis qui, selon la saison, permettent une débauche de couleurs !
Distinguez-vous au loin le second bassin ? Celui-ci projette en son milieu une gerbe d’eau. Ne vous y méprenez pas : s'il semble être de la même taille que celui de Scylla, il est en réalité bien plus grand. C'est là tout le génie des jardins à la Française qui créaient d’étonnantes illusions d’optique !
Deux grands parterres verts viennent, comme au XVIIIe siècle encadrer les broderies et prennent, comme à l’origine les noms de parterre de Diane et d’Apollon. En leur centre, on aperçoit des copies en marbre de sculptures antiques célébrissimes : L’Apollon du Belvédère et la Diane de Versailles.
D’ailleurs, toutes les statues qui ornent le parc sont des copies des sculptures prestigieuses issues des collections royales.
La perspective se prolonge par une allée en pente douce encadrée par deux grand bosquets percés d’allées se croisant en étoile, comme au XVIIIe siècle !
Laissez vos pas vous guider ensuite vers le jardin anglais : regardez comme s’échappe depuis cette allée centrale un jardin irrégulier, plus « naturel » appelé aussi « jardin à l'anglaise » !
Il se compose d'allées plus sinueuses qui serpentent à travers des prairies (grande et petite prairie) et des bosquets arrondis dans lesquels vous pourrez découvrir des essences d'arbres remarquables parmi lesquelles deux splendides séquoias.
N’hésitez pas, suivez Louise Cahen d’Anvers dans son salon de jardin !
Son époux, Louis Cahen d'Anvers, l’a commandé spécialement pour elle aux paysagistes Henri et Achille Duchêne. Ce salon de treillage a été réalisé d'après un modèle publié par Antoine Dezallier d’Argenville en 1709.
Une table guéridon, quelques fauteuils et bancs de jardin : le cadre est agréable et Louise vous invite à admirer de ce point de vue le parc !
Plus tard, Henri Duchêne adapte, sous la pression des propriétaires, le jardin à la vague sportive de cette fin du XIXe siècle. Il fait installer à l’est du jardin un terrain de tennis dont il ne reste aujourd’hui qu’un bosquet un peu inhabituel mais charmant !
Aujourd’hui, il reste quelques arbres fruitiers et un jardin potager clos de murs entretenu par les salariés d’un chantier d'insertion.
Devant le bâtiment de l’orangerie construite au XIXe siècle, le jardin fleuriste, voulu par Louise Cahen d'Anvers, était formé de quatre parterres. Ses fleurs servaient à l'époque pour décorer les pièces du château !
Si le parc actuel, mêlant deux traditions de l’art des jardins, a été marqué par l'intervention des paysagistes Henri Duchêne (1841-1902) et son fils Achille (1866-1947), il a connu d'autres modifications plus récentes. Prenons l'exemple du dessin des parterres de broderies sous la présidence de Charles de Gaulle.
Plus récemment, la tempête de 1999 a obligé à repenser certains bosquets et bien entendu à replanter de nouveaux arbres !