Incontournable
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Découvrez l’histoire du piano Érard. Ce bel instrument fait partie des collections du château de Champs-sur-Marne, mais vous pouvez aussi entendre sa musique lors de concerts y étant organisés !
Le château de Champs-sur-Marne expose dans le salon de musique, entre autres curiosités merveilleuses, un piano à queue de la marque Érard. Celle-ci met au point au début du XIXe siècle des pianos « à double échappement », ancêtres des grands pianos modernes. Ces derniers ont permis à des artistes comme Franz Liszt de composer des morceaux d’une plus grande virtuosité.
Longtemps l’histoire de cet instrument est restée un mystère. Aujourd’hui nous pouvons vous en dévoiler une partie seulement car il reste des zones d’ombre !
En effet chaque instrument de cette qualité possède un numéro de série levant le voile sur des éléments de son histoire. C’est ainsi que nous apprenons par les registres de la maison Érard que ce piano a été commandé par M. Camondo, et fabriqué à partir d’avril 1875. Il est ensuite livré à son hôtel particulier situé au 61 rue de Monceau (aujourd’hui détruit).
Là commence pour nous une histoire de famille qui va peut-être nous aider à reconstituer le cheminement du piano depuis l’Hôtel de Monceau, jusqu’au salon de musique de Champs-sur-Marne !
Irène Cahen d’Anvers, fille aînée de Louis et Louise Cahen d’Anvers, propriétaires du château de Champs à partir de 1895, épouse en 1892 Moïse de Camondo. Ils auront deux enfants, Nissim et Béatrice. Le cousin de Moïse, Isaac de Camondo, est un célèbre collectionneur d’art et pianiste à ses heures.
Ce « M. Camondo » est probablement le commanditaire du piano. Une photographie de l'instrument dans un salon au milieu d’œuvres du peintre Degas semble confirmer cette hypothèse ! C’est en effet vers 1910 qu’Isaac s’installe dans un appartement de l’avenue des Champs-Elysées, où le piano est photographié avec ses collections. À sa mort en 1911 ce « piano Érard demi-queue » est légué à son cousin Moïse.
On ignore dans quelles conditions le piano parvient à Champs. Une photo le montre en 1914 : est-ce par le biais d’Irène Cahen d’Anvers, épouse divorcée de Moïse ? Ce dernier l’a-t-il vendu ou donné à Louis Cahen d’Anvers son ex beau-père ?
Si cette question reste pour l’instant sans réponse, il n’en reste pas moins que ces nouveaux éléments historiques apportent une connaissance importante sur cet instrument, avec une provenance désormais prestigieuse.