Art & Architecture

article | Reading time2 min

Portrait présumé d'Anne Louise Bénédicte de Bourbon-Condé (1676-1753), duchesse du Maine, par l’atelier de Pierre Gobert

Partez à la découverte de "Mademoiselle de Charolais », duchesse du Maine, petite-fille du Grand Condé

Présentation de l'oeuvre

Atelier de Pierre Gobert (1662-1744), Portrait présumé d'Anne Louise Bénédicte de Bourbon-Condé (1676-1753), duchesse du Maine, vers 1700. Huile sur toile, 89 x 74 cm. Château de Champs-sur-Marne

© Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux

 

Le manteau bleu à doublure d’hermine de notre modèle indique son rang de duchesse ou de princesse, mais la personnalité demeure difficile à identifier avec certitude tant le traitement d’ensemble tend à brouiller les identifications certaines. Le visage oblong aux larges yeux bleus, le nez long et les joues pleines et rosies, la carnation traitée en porcelaine, sont typiques de l’art du portraitiste Pierre Gobert, artiste prolifique qui multiplie des portraits aux attitudes figées et assez répétitives. De ce fait, un nombre important de portraits passent régulièrement en vente dont l’attribution n’est pas certaine.

La jeune femme, vue de face à mi-corps, est vêtue d’une riche robe de brocart, dont l’encolure, garnie de perles, laisse apparaître une fine dentelle. La gorge est fraîche, dépourvue de bijoux et la coiffure demeure simple. Ce portrait a été rapproché de celui de la duchesse du Maine, conservé au Domaine de Sceaux, à la facture beaucoup plus raffinée. S’il existe une indéniable « parenté » dans la ressemblance, le traitement très sommaire du visage du portrait conservé au château de Champs rend le rapprochement très incertain. En revanche, la précision du rendu du brocart invite à considérer que l’œuvre est possiblement issue de l’atelier de Pierre Gobert.

Anne-Louise-Bénédicte de Bourbon dite « Mademoiselle d’Enghien » puis « Mademoiselle de Charolais », duchesse du Maine, est la petite-fille du Grand Condé, fille du prince de Condé. Elle épouse en 1692, Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), bâtard légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan. Ils eurent sept enfants, tous sans postérité.

Blessée d’avoir dû épouser un prince légitimé, elle pousse son époux à entrer dans la conspiration de Cellamare en 1718, en vue de faire attribuer la régence au roi d’Espagne. En effet, le Régent avait fait casser le testament de Louis XIV, qui donnait à ses bâtards légitimés la préséance sur les princes du sang, écartant ainsi le duc du Maine des conseils de régence. Demeurés un temps sous surveillance, les époux retournent à Sceaux en 1720, et ne s’occupent plus que d’y tenir cour. « La petite cour de Sceaux » accueille ainsi des écrivains et des artistes, parmi lesquels certains des plus grands esprits de la France de son temps, lors de fêtes nocturnes et costumées, où l’érudition est aussi de mise. L’inventaire après décès de la bibliothèque de la duchesse dénombre en effet plus de trois mille ouvrages.

 

Pierre Gobert (1662-1744), Portrait d'Anne Louise Bénédicte de Bourbon-Condé, duchesse du Maine. Huile sur toile, 103,5 x 71,5 cm. Domaine de Sceaux

© Wikipedia

Oeuvre à la loupe

Autrice de la notice

Morwena Joly-Parvex

Morwena Joly-Parvex

Heritage Curator

The subject file

Les collections

File | 8 contents

Salon chinois du château de Champs-sur-Marne